News marché – Janvier 2018

Trends News suite 4 - News marché - Janvier 2018

News marché – Janvier 2018

Toyota e-Palette : le futur du retail est… sur roues

Toyota a présenté à l’occasion du CES de Las Vegas un nouveau concept de magasin mobile, baptisé e-Palette. Entièrement modulable, le véhicule sera disponible en trois tailles, entre 4 et 7 mètres de long. L’exploitant pourra l’adapter à son usage : transport de personnes, livraison, essayage…

Pour les e-commerçants, le projet pourrait répondre à un enjeu majeur : réduire le taux de retour, véritable gouffre financier. Par exemple, le client pourra choisir son produit en ligne, comme une paire de chaussures, choisir un lieu et un créneau horaire puis attendre l’arrivée du véhicule. Ensuite, après un essayage à bord, le client règle ses articles.

L’intérêt que peut représenter le dispositif n’a pas échappé à Amazon, qui s’associe au projet, aux côtés de Pizza Hut et des VTC Uber et Didi. Ces acteurs sont les premiers membres de la e-Palette Alliance, dont la création a également été annoncée pendant le CES. Des tests sont prévus dans le monde entier à partir de 2020, notamment lors des JO de Tokyo organisés la même année.

Carrefour et Showroomprivé s’allient

C’est un nouvel épisode dans la série des alliances entre retailers et pure players qui ont marqué l’industrie ces dernières semaines. Le géant de la distribution a annoncé début janvier le rachat de 17% des parts de Showroomprivé à Conforama, pour un montant de 79 millions d’euros. Carrefour profite ainsi des difficultés comptables rencontrées depuis quelques semaines par Steinhoff, la holding de Conforama. Des difficultés qui inquiétaient les fondateurs de Showroomprivé, Thierry Petit et David Dayan, voyant s’éloigner de jour en jour les perspectives de synergies dans 30 pays promises par Steinhoff.

Face à l’offre de rachat, Alexandre Nodale, PDG de Conforama, n’a donc pas hésité longtemps, même s’il avait payé près du double (157,4 millions) pour acquérir ces mêmes 17% en mai dernier. C’est donc une très bonne affaire pour le nouveau patron de Carrefour. Showroomprivé, qui emploie 1000 personnes, a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires brut TTC de 750+ millions d’euros (net de 540 millions d’euros), soit une croissance de 22% par rapport à 2015.

Showroomprivé rejoint ainsi l’escarcelle digitale de Carrefour, qui compte déjà Ooshop pour l’alimentaire et Rueducommerce pour le non-alimentaire.

Quelles synergies pour les deux leaders ? Avec cette prise de capital, Carrefour met un pied dans la vente privée, ce qui pourrait lui permettre d’écouler facilement ses invendus, à prix réduit. De plus, Thierry Petit imagine déjà des partenariats avec des marques vendues par Carrefour.

Ensuite, c’est sur le click&collect que Showroomprivé sort grand gagnant de l’opération. Avec les 5 000 magasins Carrefour, le site pourra disposer d’un très fort maillage du territoire, avec des surfaces dont la récurrence d’achat est bien plus élevée que chez Conforama. Cette dernière précise néanmoins que l’opération ne remet pas en question l’implantation de points click&collect dans ses magasins. D’autre part, Carrefour pourra permettre à Showroomprivé de consolider sa présence à l’international. Le géant de la distribution possède 12 000+ magasins dans 30 pays quand Showroomprivé est présent dans huit pays européens.

Enfin, Showroomprivé et Carrefour envisagent des actions sur leurs bases clients respectives (15 millions de personnes sont porteuses de la carte de fidélité Carrefour) et des synergies à l’achat.

Quelques mois après la signature d’un partenariat stratégique avec Fnac-Darty pour l’achat de produits électroménagers et électroniques, Alexandre Bompard réalise ici un nouveau tour de force, montrant sa volonté de faire accélérer Carrefour sur le digital. Il doit détailler le 23 janvier un plan de transformation pour l’enseigne, largement redouté par les syndicats.

JD.com se lance dans le retail alimentaire pour concurrencer Alibaba

www.altaviawatch.comVoici 7Fresh le supermarc 60a96e3b62317448a2eba2c003d56df9ceb854b4 - News marché - Janvier 2018JD.com, numéro 2 chinois du e-commerce (moins médiatique qu’Alibaba mais tout aussi puissant), a annoncé début janvier l’ouverture de magasins physiques de produits alimentaires. Offrant des milliers de produits frais venus des quatre coins du monde (jambon ibérique importé d’Espagne, viande d’Océanie, etc.), les surfaces 7Fresh se veulent être à la pointe de l’expérience client. Les pâtisseries et le pain frais y sont concoctées par des salariés formés par un MOF (Meilleur Ouvrier de France) et un espace restauration est prévu pour régaler les clients de plats préparés sur place. JD a en effet acquis une forte expertise dans le domaine avec le lancement il y a moins de deux ans de JD Fresh, une plateforme web commercialisant des produits frais auprès de 2 000 partenaires. D’ailleurs, 7 Fresh promet à ses clients les plus proches (géographiquement) de les livrer sous 30 minutes.

Mais c’est sur le créneau digital que repose les principales innovations :

  • des miroirs intelligents disposés à proximité des produits. Ils sont capables de détecter le client lorsqu’il se saisit d’un produit pour lui renvoyer des informations comme la composition, l’origine, les apports nutritionnels…
  • des caddies autonomes capables de suivre les clients dans les allées, d’éviter les obstacles et de faire la queue aux caisses.

Pour JD.com (dont le leader américain WalMart est actionnaire), il s’agit de contrer l’expansion d’Alibaba (son principal concurrent)qui a récemment annoncé l’agrandissement de son parc de supermarchés Hema. JD.com avait d’ailleurs annoncé il y a quelques semaines le lancement à travers le pays de centaines d’épiceries connectées fonctionnant sans salariés.

JD.com prévoit l’ouverture de 1 000 magasins similaires d’ici trois à cinq ans.