13 Avr News marché – Avril 2018
Course à la proximité : Cdiscount se met au drive piéton
Après avoir déployé une dizaine de corners de 300m2 au sein des magasins Géant Casino depuis Septembre 2017, Cdiscount fait un pas de plus dans le retail physique.
En effet, Cdiscount, n°2 du e-commerce en France derrière l’inépuisable Amazon, ouvrira le 24 avril prochain son premier drive piéton, baptisé « Drive Cdiscount » dans le XIe arrondissement de Paris. A noter que la localisation n’est autre qu’une ancienne boutique Mondial Relay (fermée depuis le 23/03). Elle sera rebrandée Drive Cdiscount et opérée par Mondial Relay pour l’e-commerçant, mais elle continuera à accueillir les flux du transporteur pour la livraison et les retours des ses autres enseignes clientes.
Cdiscount n’est pas le seul à miser sur la proximité. Après un premier test très concluant, E.Leclerc a ouvert le 10 avril dernier son 2e drive piéton, toujours dans le centre-ville de Lille. Le géant alimentaire a comme objectif de réaliser 1000 commandes par semaine, pour un panier moyen de 38 à 40 euros. E.Leclerc a récemment annoncé son souhait d’arriver dans la capitale, pour concurrencer un certain Amazon dans la course à la proximité et la rapidité.
Dans le cas de Carrefour (qui vient également d’ouvrir des drives piétons le 9 avril dernier à Lyon et Paris), les clients devront se rendre dans des magasins City, Bio ou Contact. Ce nouveau projet est un pas de plus dans la stratégie omnicanal souhaitée par Alexandre Bompard.
Côté Auchan, en nette perte de vitesse, personne n’a pour le moment communiqué à ce sujet, après pourtant avoir été un des premiers à lancer ce concept dans l’alimentaire, c’était en 2014…
Biocoop, leader du bio en France, se réinvente
La mode du bio ne s’essouffle pas, bien au contraire (+15% de croissance en 2017). Les géants de l’alimentaire accélèrent (+20% de CA en 2017) et misent désormais sur la proximité (voir notre article sur l’offensive des GSA dans le bio de proximité).
Biocoop, le leader de la distribution spécialisée de produits bio en France a décidé d’accélérer son développement, qui passera notamment par le digital. Avec un chiffre d’affaires de 1,1 milliards d’euros en 2017 (+13%), Biocoop compte aujourd’hui sur ses 506 magasins (+63 en 2017) pour attirer sa clientèle ; tout cela va changer.
Pour maintenir son leadership, Biocoop a décidé de se réinventer : tour d’horizon des projets à venir.
- Les boutiques « mono-métier » : pour le moment, des concepts Boucherie et Boulangerie seront testés afin d’apporter une offre plus large à la clientèle.
- Des « shop-in-shops » : pour étendre (et pérenniser) sa présence, Biocoop lancera des corners dans des magasins de proximité ; des producteurs pourront également proposer d’autres produits (épicerie notamment) dans ces shop-in-shops.
- Un site e-commerce : peu digitale, l’enseigne souhaite accélérer à ce sujet afin de proposer de nouveaux services à ses clients. Pour cela, Biocoop devrait lancer son site marchant avec des tests de click-&-collect pour les magasins (souvent franchisés) intéressés par la démarche.
- Un meilleur maillage du territoire : afin de mieux couvrir l’hexagone (notamment les petites villes) Biocoop compte ouvrir 60 nouveaux points de vente en 2018 (dont 22 à Paris, où l’enseigne est peu présente).
Les acteurs de l’alimentaire semblent plus nombreux que jamais pour conquérir le marché (très) porteur du bio : Biocoop gardera-t-il le lead ou un autre acteur viendra-t-il le déloger ? A suivre…
La Redoute s’invite parmi les grands de la réalité virtuelle
Eric Courteille et Nathalie Balla (co-présidents) réussissent depuis plusieurs mois un pari fou : faire renaître l’ancien géant de la VAD dans un monde drivé par le digital. Depuis son alliance avec Galeries Lafayette (voir notre article « alliance pure-players et retailer : bilan et perspectives), La Redoute ne cesse de penser « omnicanal » afin d’offrir à ses clientes une expérience moderne, digitale et fun.
Le e-commerçant, performant sur desktop, doit améliorer ses performances sur mobile. Après le lancement d’un outil de recherche visuel sur l’appli en 2017, La Redoute vient d’annoncer un nouveau projet de réalité augmentée sur son application mobile : le point avec Eric Courtelle, co-présidents de l’enseigne nordique.
Les géants de la décoration comme IKEA, Made.com ou encore Lowe’s l’ont bien compris : la réinvention de l’expérience client passera par la réalité augmentée/virtuelle (voir notre article « réalité virtuelle : l’avenir du retail?« ).
« Nous sommes partis d’un constat simple : la difficulté d’internet par rapport aux points de vente physiques demeure de créer de l’émotion et de l’interactivité avec les cyberacheteurs » déclarait Eric Courtelle.
Le projet, prévu pour Q2 2018, permettra aux clientes souhaitant acheter un canapé, un tapis ou encore un luminaire sur Redoute Intérieurs de le visualiser dans son salon au travers de son mobile.
« Cette réalité augmentée permet de recréer un dialogue à domicile autour de l’application comme dans le temps autour de notre catalogue » précise le co-président de La Redoute.
Autre projet en cours pour La Redoute : un test avec Google Home depuis fin 2017 pour proposer aux clientes de montrer sur la télévision une robe ou n’importe quel produit.
En attendant les vraies actions avec Galeries Lafayette (le rachat vient juste d’être finalisé), La Redoute a d’ores et déjà réussit son pari. Les deux visionnaires que sont Nathalie Balla et Eric Courteille ne comptent cependant pas s’arrêter là ; ils placent peu à peu Le Redoute comme un futur géant du phygital en France et à l’international.