Les GSA à l’attaque du bio de proximité

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Les GSA à l’attaque du bio de proximité

Le chiffre est marquant : le marché français du bio s’est envolé de 15% en 2017 pour dépasser les 8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Selon les experts de l’institut Xerfi, cette croissance devrait se maintenir à 12,5% par an sur les 3 prochaines années, pour atteindre 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires à l’horizon 2020. Du côté de l’offre, les surfaces agricoles bio ont été multipliées par trois en 10 ans.

Les principaux percepteurs de cette manne sont les GSA.  Les ventes de produits bio via ce canal ont en effet bondi de 20% en 2017, grâce à une extension de gamme de leurs MDD, mais aussi grâce au développement de concepts dédiés.

Bio de proximité : les initiatives d’Auchan et de Carrefour

C’est ainsi qu’Auchan a ouvert son premier concept store 100% bio en novembre dernier à Marquette-lez-Lille, proche du siège du géant de la famille Mulliez. Baptisé Auchan Bio, ce magasin de 450 m² propose 4200 références, dont 475 en MDD bio.

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Le magasin se différencie de ses concurrents spécialistes par une cuisine et deux cuisiniers, qui préparent chaque jour 16 recettes avec les ingrédients du magasin. L’enseigne laisse une large place aux circuits courts, avec des produits locaux comme les jus de fruits Nicolas Contesse, les bières Moulins d’Ascq, les cafés Méo Bio et les soupes et tartinades de l’entreprise d’insertion Idées de Saison.

Côté digital, les clients peuvent se faire livrer les 130 000 références d’Auchan online en magasin.

Le lancement d’Auchan Bio intervient près de deux ans après celui de Carrefour Bio. L’enseigne spécialisée de Carrefour a un format similaire : 250 m² pour 4 000 références. L’enseigne compte une quinzaine de magasins dans l’hexagone, mais Carrefour ne compte pas s’arrêter là. Le bio fait partie intégrante du large plan de transformation annoncé par Alexandre Bompard en janvier dernier. Fraîchement nommé, le PDG ambitionne d’augmenter le CA réalisé sur le bio de 1,3 à 5 milliards d’euros d’ici 2022.

Face aux GSA, les spécialistes historiques voient leur croissance ralentir

Face au succès insolent des rayons bio dans les GSA et de la vitalité naissante des concepts développés par les grands groupes, les spécialistes historiques croient moins vite. Selon l’étude Xerfi Precepta, la croissance de leurs ventes s’est élevé à 13% en 2017, soit 10 points de moins qu’en 2016. En cause, des concepts parfois désuets, qui ne savent pas rivaliser avec les services offerts par les grands groupes du retail. Pour beaucoup, tout reste à faire sur le créneau du digital, de l’animation d’une communauté en ligne à la vente via un site ecommerce. Dans le magasin en lui-même, les enseignes peuvent souvent progresser sur l’animation pour renforcer leur dimension servicielle et leur image de marque.

L’avenir de ces surfaces pourrait également passer par la fabrication de recettes en magasin et par l’ouverture de points de restauration. C’est le choix, par exemple, de Satoriz, qui dispose de 4 restaurants à l’intérieur ou à proximité immédiate de ses magasins de Saint-Péray, Albertville, Thoiry ou Aubagne.

La tâche est grande pour les surfaces spécialisées. D’autant plus quand on sait le développement de la vente directe via des plateformes comme La Ruche Qui Dit Oui, qui permet aux clients de commander des produits aux agriculteurs de sa région. La Ruche tient un point de collecte une fois par semaine : les clients viennent y récupérer leur commande et peuvent rencontrer les producteurs. En effet, selon Xerfi, la clé du succès de la vente directe réside dans la traçabilité des produits associée à la proximité et au lien social avec le producteur, particulièrement recherchés par un nombre croissant de consommateurs.