News marché – Mai 2019

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News marché – Mai 2019

Zoom sur le pivot stratégique d’Ikea

Le géant suédois de l’ameublement amorce un virage stratégique historique en ouvrant son premier magasin urbain. Le 6 mai dernier, Ikea a inauguré son nouveau concept store en plein cœur de Paris dans le quartier de la Madeleine.

Un magasin de 5.400 m2, soit quatre fois moins que les traditionnels magasins d’Ikea, conçu pour répondre aux besoins d’une clientèle urbaine, qui possède de moins en moins de voiture, indispensable pour rejoindre les entrepôts de banlieue. Ce nouveau format s’adapte aux nouvelles pratiques de consommation, marquant ainsi un tournant dans la stratégie du groupe. L’espace est dédié aux appartements parisiens et offre des solutions d’aménagement, d’accompagnement ainsi que l’organisation d’ateliers et conférences.

Dans ce magasin, on retrouve 1500 références disponibles en direct et le reste du catalogue est accessible en click & collect ou en point relais. Par ailleurs, l’ensemble des collaborateurs dispose d’une tablette et d’un smartphone afin d’optimiser l’expérience client. L’objectif, à terme, est que le client puisse également payer via ces supports. Autre révolution : le parcours client imposé, marque fabrique d’Ikea qui a inspiré de nombreux retailers à reproduire ce modèle, disparaît complètement. L’enseigne a également privilégié l’open innovation par le biais de partenariats avec des startups (principalement autour de l’expérience client et de la livraison). Cette approche digitale dévoile l’ambition de l’enseigne suédoise de devenir le leader omnicanal des magasins d’ameublement dans le monde.

Le chiffre d’affaires du groupe continue de croître, dans le monde (+ 2 % au 31 août 2018, + 3 % en France sur la même période). La France représente par ailleurs le troisième marché dans le monde pour Ikea. Toutefois, on observe que la fréquentation des magasins installés en dehors des villes ralentit au profit du e-commerce, sur lequel Ikea est loin d’être le leader de sa catégorie (7,2% du CA en ligne). Le groupe a ainsi annoncé qu’il souhaitait investir 400 millions d’euros sur trois ans en France, notamment pour des sites « intermédiaires », entre l’entrepôt et le magasin de centre-ville, à Lyon et Nice.

Cdiscount poursuit le développement de son offre de services

A l’instar d’Alibaba ou Rakuten, Cdiscount  ne se limite pas à son activité e-commerce de vente de produits high-tech, DIY etc.. Après avoir lancé Cdiscount Voyages ainsi qu’une offre d’électricité, le pure-player du groupe Casino a annoncé dernièrement le lancement d’une nouvelle offre baptisée Cdiscount Santé grâce à un partenariat avec la société d’assurance mutuelle Matmut, également basée dans la région Bordelaise.

Cette nouvelle complémentaire santé propose trois offres distinctes : la gamme économique Essentiel 1 à partir de 17 euros par mois, la gamme confort Essentiel 2 à partir de 25 euros par mois, puis la gamme optimale Essentiel 3 à 31 euros par mois. Ce service comprend le remboursement des frais d’hospitalisation, de consultations, de pharmacie, d’optique et de soins dentaires en fonction de l’offre choisie. Cdiscount Santé promet 20 % d’économie sur la cotisation par rapport aux garanties Ociane Santé Évolution classiques.

En proposant cette nouvelle offre, Cdiscount souhaite toucher les 10% de la population n’ayant aujourd’hui pas de complémentaire santé. La Matmut, qui réalise 20% de ses ventes sur internet bénéficiera du trafic et des 9 millions de clients de Cdiscount, pour accélérer ses ventes. Il s’agit du tout premier partenariat conclu en France entre un acteur majeur du e-commerce et un organisme de complémentaire santé.

Cette association n’en est toutefois qu’à ses débuts. Les deux acteurs prévoient de développer une offre spécifique pour Cdiscount d’ici à 2020.

L’occasion : un marché en pleine croissance

Depuis l’arrivée des sites spécialisés dans les biens de seconde main, comme les sites historiques Videdressing, Vestiaire Collective ou Collector Square, le marché de l’occasion est en nette progression. Ainsi, d’après le dernier rapport du site américain de revente de mode Thred-Up, le marché devrait doubler d’ici cinq ans pour atteindre 51 milliards de dollars aux États-Unis. La croissance est aujourd’hui essentiellement captée par des nouveaux acteurs en ligne, échappant de fait aux acteurs traditionnels de la distribution.

En France, le marché de l’occasion du prêt à porter est estimé à 1 milliard d’euros de chiffres d’affaires. Cette croissance est liée à une baisse du pouvoir d’achat et à une nouvelle conscience environnementale qui pousse les consommateurs à privilégier l’économie circulaire. Ainsi, le site Vinted spécialisé dans la vente de vêtements d’occasion connaît depuis deux ans une croissance exponentielle avec 1,5 million de visiteurs et 23 000 nouvelles inscriptions chaque jour en France. Face à cette tendance, certaines marques, inquiètes de voir leurs parts de marché décliner, proposent depuis quelque temps leur propre plate-forme d’occasion.

C’est le cas des Galeries Lafayette, qui se sont alliées à la start-up Place2swap pour déployer leur propre plateforme d’occasion, baptisée « Le Good Dressing by Les Galeries Lafayette ». Ce service, gratuit pour le consommateur et sans commission, met en relation le vendeur et l’acheteur avec pour lieu d’échange un des magasins du groupe, celui de Lyon-Part Dieu pour l’instant.  En contrepartie, le vendeur reçoit un bon d’achat d’un montant équivalent à la transaction utilisable sur le site des Galeries Lafayette et dans l’ensemble des magasins de l’enseigne.

Au niveau de la concurrence, le groupe suédois H&M, via son fonds dédié aux innovations H&M CO:Lab, a injecté plus de deux millions d’euros dans la société suédoise spécialiste de la seconde main Sellpy, afin de débuter son activité de revente de ses produits.

 

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